Koyasan tire son nom du Mont Koya. C’est une petite ville religieuse sur un plateau à 900 mètres d’altitude située à 70 kilomètres d’Osaka dans la préfecture de Wakayama. Elle a été fondée en l’an 819 par le moine Kukai aussi connu sous le nom de Kobo Daishi.
C’est le plus grand centre bouddhiste de la secte Shingon, une forme ésotérique et tantrique du bouddhisme. Un lieu de pèlerinage pour de nombreux japonais, inscrit au patrimoine de l’Unesco en 2004.
Elle comprend plus d’une centaine de temples qui lui donne une atmosphère sereine et sacrée. La moitié de ces temples, appelée shukubo, reçoit des hôtes pour une ou plusieurs nuits et permet de partager, l’espace de quelques heures, la vie des moines.
Koyasan

Temple de Koyasan
Koyasan

Temple de Koyasan
On accède très facilement à Koyasan depuis Osaka avec les trains de la ligne Nankai Koya jusqu’à Gokuraku-Bashi puis un funiculaire jusqu’à Koyasan. Le trajet prend environ 2 heures. Mercredi 22 février, je quitte mon hôtel d’Osaka aux aurores. Je veux profiter de ma journée au maximum. Direction la station Shin-Imamiya où je prends le train de la Nankai Koya. Malheureusement pour moi, j’apprends que le funiculaire qui permet de monter à Koyasan est en panne. Je dois m’arrêter à Hashimoto et continuer en bus. Le trajet est agréable, la campagne japonaise est plaisante à traverser.
Arrivée à Koyasan à 10h30, je vais directement au temple Shojoshin-in où j’ai réservé pour la nuit. C’est le 2 ème plus grand temple de Koyasan et un des premiers à avoir été construit.
Koyasan shukubo Shojoshin-in

Shukubo Shojoshin-in
Koyasan

Entrée Shojoshin-in
Je suis accueillie par un jeune moine qui me fait visiter le temple et me présente ma chambre. Elle est comme je l’imaginais…une atmosphère zen et sobre…un confort simple mais avec l’essentiel.
Koyasan shukubo Shojoshin-in

Chambre Shojoshin-in
Koyasan

Chambre Shojoshin-in
Ma chambre donne sur le jardin.
Koyasan

Le jardin du Shojoshin-in
Koyasan

Le jardin du Shohoshin-in
Sur un des côtés de la pièce, se trouve un Koto no ma. C’est une petite alcôve avec un plancher surélevé que l’on retrouve dans les maisons traditionnelles japonaises et où sont exposés divers objets d’art. C’est considéré comme un endroit sacré où il est interdit de marcher. Dans un coin, le nécessaire pour la soirée: yukata et serviettes, le tout élégamment plié…
Koyasan shukubo Shojoshin-in

Le Koto no ma
Koyasan shukubo Shojoshin-in

Le yukata
Le kotsasu est une table basse chauffante recouverte d’une couette. J’y ai caché mes vêtements dessous le soir afin de les retrouver chauds le lendemain matin…
Koyasan shukubo Shojoshin-in

Le kotsasu
Koyasan

Boîte à thé
Visite du shukubo
Koyasan shukubo Shojoshin-in

Intérieur du Shojoshin-in
Koyasan shukubo Shojoshin-in

Intérieur du Shojoshin-in
Il fait beau, je pars immédiatement visiter la ville. Koyasan s’étend en longueur le long d’une rue principale. Il suffit d’une vingtaine de minutes pour la traverser à pied. En ce mois de février, la ville est déserte, très peu de touristes. Il reste encore un peu de neige par endroits.
Je commence la visite par la porte principale de Koyasan, le Daimon, haut de 25m. Le bâtiment actuel date de 1705.
Koyasan le Daimon

Porte Daimon
Porte Daimon

Porte Daimon
Puis je me dirige vers le centre de la ville. Le Kongobuji est le temple le plus important de Koyasan. Plusieurs fois détruit et à chaque fois reconstruit, la dernière fois en 1863, il est aujourd’hui le quartier général de la secte Shingon. La porte principale était réservée aux membres de la famille impériale et aux moines dirigeants de Koyasan.
Koyasan le Kongobu-ji

Entrée du Kongobuji
Koyasan le Kongobu-ji

Le Kongobuji
Salle Ohiroma avec ses superbes décorations de l’artiste Kano Tanyu.
Koyasan le Kongobu-ji

Intérieur du Kongobuji
Koyasan le Kongobu-ji

Salle Ohiroma
Les salles sont toutes belles les unes que les autres.
Koyasan le Kongobu-ji

Salle Shinbetsuden
Koyasan le Kongobu-ji

Salle du Kongobuji
Koyasan le Kongobu-ji

Le Kongobuji
Koyasan le Kongobu-ji

Salle du Kongobuji
A l’intérieur du Kongobuji, le plus grand jardin de pierres du Japon: le Banryu-tei en partie sous la neige.
Koyasan

Le Banryu-tei
Koyasan le Banryu-tei

Le Banryu-tei
Plus loin, le Danjo-Garan est le plus important ensemble de temples de Koyasan. C’est le centre de la vie religieuse.
Koyasan

Le Danjo-Garan
Koyasan

Le Danjo-Garan
Le Konpo Daito ou grande pagode est le haut bâtiment de Koyasan. Il est le symbole de l’idéal du bouddhisme de Shingon. Il a malheureusement brulé plusieurs fois. La pagode actuelle date de 1937.
Koyasan le Konpo Daito

Le Konpo Daito
Le Konpo Daito

Le Konpo Daito
La cloche Daito, d’un diamètre de 2,12m, est la 4 ème plus grande cloche du Japon. Le Miedo ou pavillon du grand portrait qui fut créé pour servir de résidence à Kobo Daishi, est considéré comme le lieu le plus sacré de Koyasan. Il est fermé au public.
Koyasan cloche Daito

La cloche du Danjo Garan
Koyasan le Miedo

Le Miedo
Koyasan le Sanno-in

Le Sanno-in
Koyasan le Saito

Le Saito
La porte Chumon fut détruite par un terrible incendie en 1843. Elle fut reconstruite en 2015 à l’occasion du 1200e anniversaire de la fondation de Koyasan.
Koyasan

Moniale
Koyasan le Chumon

Le Chumon
Un peu à l’écart se trouve le mausolée des Tokugawa. Il fut construit en 1643 par la troisième génération de shoguns de la famille Tokugawa. Il est composé de 2 bâtiments identiques.
Mausolée de Tokugawa

Mausolée des Tokugawa
Koyasan mausolée de Tokugawa

Mausolée de Tokugawa
A côté de la porte Daimon part un chemin qui monte vers le mont Benten-dake. Je pars faire une petite randonnée dans la forêt. Après une succession de Torii, j’arrive au petit sanctuaire au sommet du mont.
Koyasan

Chemin de pèlerinage
Koyasan

Chemin de pèlerinage
En chemin, je tombe sur cette pancarte: attention aux ours!
Koyasan Benten-Dake

Benten-Dake
L’autre lieu important de Koyasan est le cimetière Okuno-in. C’est le plus grand du Japon avec plus de 200 000 stèles, entouré d’une magnifique forêt de cèdres séculaires. C’est un endroit magique et mystérieux. Selon la superstition, point de morts mais seulement des esprits en attente. La visite commence par le pont Ichi-no-hashi.
Koyasan Ichi-no-hashi

Le pont Ichi-no-hashi
Koyasan Oku-no-in

Des stèles
C’est la partie la plus ancienne. Des milliers de stèles recouvertes de mousse s’alignent sur presque 2 kms, souvenirs des plus humbles aux plus nobles, représentant l’histoire du Japon. Pas de tristesse ici. Un paysage qui respire le calme et la sérénité, apaisé pour l’éternité.
Koyasan Oku-no-in

Oku-no-in
Okuno-in

Oku-no-in
Le temple Gokusho
Koyasan Shotokuden

Le temple Gokusho
Oku-no-in

Des cèdres centenaires
Dans la partie la plus récente, de grandes compagnies japonaises ont érigé des monuments pour honorer leurs employés.
Koyasan Oku-no-in

Stèle UCC
Koyasan Oku-no-in

Stèle Nissan
Tout au bout du cimetière se trouve le mausolée de Kukai qu’il est interdit de photographier. Selon la légende, il ne serait pas mort mais entré en méditation éternelle.
Juste à côté le bâtiment Torodo, où brûlent en permanence plus de 10000 lanternes. C’est absolument magnifique.
A 16h30 je me rends au temple Ekoin pour une séance de méditation Ajikan. Nous sommes une dizaine « d’étrangers » prêts à expérimenter cette pratique avec l’aide d’un moine. Il nous explique comment essayer de calmer notre esprit et réguler notre souffle en se concentrant sur la lettre sanscrite « A ». Une expérience apaisante et enrichissante.
A 17h je retourne à mon temple pour me préparer pour le dîner. Je revêts mon yukata et me présente à 17h30 précise devant la pièce qui me servira de salle à manger. Le repas appelé Shojin-ryori, shojin signifiant concentration ou dévotion et ryori cuisine en japonais, est entièrement végétalien et est basé sur 3 principes: 5 goûts, 5 modes de cuisson, 5 couleurs. Tout est très subtilement présenté dans des compositions raffinées. Une plongée dans le bouddhisme et la culture japonaise. Je n’ai pas toujours su ce que je mangeais mais tout était absolument délicieux! Un merveilleux moment.
Koyasan Shojin-ryori

Shojin-ryori
Koyasan Shojoshin-in

Shojin-ryori
Le dîner terminé, je me rhabille pour une autre expérience inédite: la visite de nuit du cimetière Oku-no-in! Le chemin, éclairé tous les 5 m environ par des lanternes, s’évanouit dans le lointain. Les stèles s’estompent. Je sens la masse imposante des cèdres. Pas un bruit. Seul le crissement de la neige sous mes pas révèle un peu de vie. Je m’avance lentement en songeant à toutes ses âmes disparues. L’imagination s’envole. Un calme serein remplit l’air froid et me pénètre. Un sentiment d’éternité m’envahit. Je rentre au shukubo en pensant aux derniers mots de Boudha avant de commencer sa propre méditation éternelle: « être sa propre lumière ».
Koyasan Oku-no-in

Oku-no-in la nuit
Koyasan Oku-no-in

Oku-no-in la nuit
Il est 19h lorsque je rentre au shukubo. Il fait très froid, peut-être 5 ou 6 degrés. Les couloirs du temple sont glacials. Heureusement dans ma chambre, le poêle fournit une douce chaleur. Je mets mon yukata pour me rendre au onsen. Celui -ci est prévu pour 2 mais je suis seule ce soir dans le temple… Après m’être lavée soigneusement, je me glisse dans l’eau bouillante. Une merveilleuse détente après cette longue journée. Après ce bain je me faufile sous la couette. J’ai la surprise d’y découvrir une bouillotte déposée par un moine. Délicate attention! Je m’endors rapidement dans cette atmosphère paisible et silencieuse.
Koyasan shukubo Shojoshin-in

L’onsen du Shojoshin-in
Shojoshin-in

Ma chambre
A 6h20, la cloche du temple tinte appelant les moines au premier service religieux de la journée: O-tsutome. Durant la nuit, le poêle s’est arrêté et il ne fait plus que 12 degrés dans la chambre ce matin. Je m’habille en toute hâte pour me joindre à eux. Je suis venue ici non seulement pour admirer ces temples mais aussi pour vivre une expérience spirituelle unique. J’assiste à la prière. Les moines psalmodient des sûtras bouddhiques. Je ne comprends rien mais peu importe, prier est universel quelle que soit la langue.
Durant la cérémonie, mon petit déjeuner a été préparé. Uniquement des mets salés et du thé mais ça me convient, je ne suis pas difficile. Tout est savoureux comme la veille au soir.
Koyasan Shojoshin-in

Petit déjeuner
Koyasan Shojoshin-in

Shojoshin-in
Je quitte à regret le Shojoshin-in et son atmosphère sereine et inspirante.
Il me reste encore une expérience à réaliser: l’atelier de shakyo. Il s’agit de recopier un des textes fondamentaux du bouddhisme: le sûtra du coeur. Une pratique qui se vit comme une méditation zen.
Je me rends au Daishi-Kyokai au centre de Koyasan. Pour 100 yens, on me donne une feuille de papier japonais et une pinceau et je m’installe dans une salle décorée d’un petit autel. En se concentrant sur le tracé des caractères, les pensées parasites s’estompent. Peu importe que les caractères soient bien écrits ou non, l’important c’est l’attention et l’amour qu’on y met. Cela m’a pris une heure trente pour recopier les 292 caractères. Une fois terminée, on peut soit, emporter sa copie chez soi, soit la laisser au temple comme cadeau. Un moment de sereine tranquillité.
Koyasan Shakyo

Mon Shakyo
Ma copie terminée, je fais un dernier tour de la ville. J’achète quelques menus souvenirs et je reprends le bus.
Ce séjour à Koyasan fut un voyage à travers l’histoire et la spiritualité du Japon. Une très agréable parenthèse pour se poser et se reposer.

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